samedi 22 octobre 2016

Ushuaïa et Terre de Feu

Vendredi 14 octobre

C'est à nouveau de la méchante piste bien dure que nous empruntons jusqu'à la frontière Chili-Argentine de San Sebastian. (Voir une carte pour constater le découpage rectiligne entre les deux pays...étonnant).

A nouveau un passage devant des douaniers bien désagréables coté Chilien...même Lalie et Céleste n'ont pas réussi à dérider ces fonctionnaires...On s'en fiche, on est content car on est en Terre de Feu et à partir de la frontière, la route est à nouveau bitumée !

Nous sommes désormais familiers des guanacos le long des routes.
Nous filons vers Rio Grande puis dégotons un bivouac bien sympa à Tolhuin. Nous sommes en bordure de rivière, avec vue sur les montagnes enneigées (nos premières montagnes depuis le départ!).


Samedi 15 octobre

Dernière ligne droite vers la ville la plus au sud du monde !
Nous arrivons à Ushuaïa en fin de matinée après un trajet très agréable : nous longeons forêts, montagnes et rivières dont les couleurs printanières sont éclatantes.


En nous promenant en ville nous avons la joie d'entendre la Mano Negra diffusée sur une place ! La ville est agréable : bordée par le canal de Beagle à l'est et cernée de montagnes sur ses 3 autres flancs. Les rues sont pentues et les maisons très colorées. Lors de la préparation de notre trajet, nous ne comptions pas passer beaucoup de temps ici. De nombreux voyageurs décrivent la ville comme moche et prétentieuse. Nous craignions également le froid...Quelle bonne surprise !




Vers 15h nous la quittons pour accéder au Parque Nacional Terra del Fuego. Alors que nous payons notre droit d'entrée (210 pesos par adulte), un « guadaparque » nous accoste et nous indique l'emplacement du bivouac des Courtiseurs d'horizons. Nous suivons ses indications et les trouvons ainsi que Charlotte et Greg et leurs deux filles (United Vallin) qui nous ont devancés.
C'est à nouveau une soirée bien sympathique qui s'organise. Nous profitons du temps clément pour allumer un barbecue et goûter au rhum apporté par Philippe. Il y a à nouveau 6 enfants qui bénéficient d'un terrain de jeu exceptionnel : rivières, bosquets...





Bivouac dans le Parque Nacional Terra del Fuego


Dimanche 16 octobre

En matinée, Julien bénéficie d'une coupe de cheveux...


Nous passons la journée au sein du parc et parcourons les sentiers ouverts en cette saison. (Le parc a ouvert la semaine dernière et certains sont encore fermés...c'est un peu dommage mais en contrepartie nous bénéficions du calme absolu...). De nombreux animaux sont ici en liberté et ne craignent pas notre approche.



Le sentier des castors nous a impressionné par la force de travail de ces « mignonnes sales bêtes »...ils sont rigolos comme ça mais ici la guerre leur est déclarée. En effet les 25 couples importés dans les années 40 pour devenir des manteaux de fourrure se sont multipliés et opèrent de sérieux dégâts. 


Le sentier de Bahia Lapataia nous a mené au bout de la Ruta 3, que nous suivons quasiment depuis son commencement à Buenos Aires.




Lundi 17 octobre

Nous profitons de notre dernière matinée dans le parc puis retournons à Ushuaïa pour tenter de remplir notre bouteille de gaz. Malgré la bonne volonté des employés, l'opération s'avère impossible (ils ne connaissent pas le type d'embout de notre bouteille et ne peuvent pas fabriquer un adaptateur...mais ils nous confient que les Chiliens sont peut être plus bricoleurs...)


Nous profitons d'une station YPF pour faire le plein de carburant, nous doucher et nous restaurer d'un incroyable poulet-riz mitonné par une vraie cuisinière en compagnie de routiers (on aime bien l'ambiance en fait ! ). L'après midi sera consacrée à une nouvelle promenade dans la ville (On a pensé à faire tamponner nos passeports à l'office du tourisme). Julien dégote un bivouac en surplomb de la ville et de la baie, absolument magique.



Mardi 18 octobre

A nouveau flâneries dans les rues d’Ushuaïa pendant que Julien met à jour le blog. Nous quittons Ushuaïa, cette ville mythique qui fait rêver tant de voyageurs avec quelques pincements au cœur...à partir de maintenant, nous ne ferons que remonter vers le nord...
Notre première étape sera sur les terres de l'Estancia Harberton, dont le territoire borde le canal de Beagle et qui permet aux voyageurs de bivouaquer.

Au bord de la piste, un policier nous fait de grands signes. Nous nous arrêtons à sa hauteur, prêts à dégainer nos papiers et ceux du véhicule. Ce dernier s'en contrefiche : il nous demande gentiment de le prendre en stop pour le ramener à sa voiture, immobilisée une dizaine de kms plus loin. Comme tous les policiers que nous avons rencontré en Argentine, il est très sympathique et discute volontiers. Il s'enquiert de notre voyage puis nous confie que son métier ici est très tranquille, à part quelques petits vols, rien à signaler...Par contre, il plaint ses confrères français à cause du climat d'insécurité de notre pays. Pour rien au monde il ne voudrait voyager chez nous...trop dangereux !
Nous avions déjà rencontré une professeure de français aux Esteros del Ibéra qui nous avait confié que son rêve était de visiter notre pays mais que, compte tenu des événements récents, du climat d'insécurité, de la morosité des français et des vols fréquents dans les lieux touristiques, elle y avait renoncé... Ces rencontres donnent à réfléchir...

Le policier est assez fier de nous annoncer que dans la province de la Terre de Feu, les salaires sont meilleurs que dans le reste du pays : en moyenne 1300 € par mois. Son épouse, comme beaucoup de femmes ici, travaille également (45h par semaines) et il estime leur niveau de vie excellent. (Son loyer est d'environ 600 euros par mois et son couple a besoin de 2 voitures...sachant que le prix de la nourriture est plus élevé que chez nous...ça donne encore à réfléchir.

Nous déposons notre passager et nous nous annonçons à l'Estancia comme conseillé puis roulons sur la bonne piste de ce gigantesque et magnifique territoire. Alors que nous traversons un ruisseau, nous apercevons 2 pêcheurs qui nous font signe...il s'agit de Samuel et Thomas, les enfants des Courtiseurs d'horizons. Les filles hurlent de joie et laissent en plan leurs cahiers pour courir à leur rencontre et terminer l'après midi à pêcher avec eux.


Nous sommes surpris car nous pensions les avoir devancés. Quel plaisir de les retrouver et d'écouter Gwen et Samuel nous raconter leur matinée d'immersion dans une école d’Ushuaïa. Julien qui est parti avec l'intention de « faire comme Charles Ingalls et couper du bois » n'aura pas cette occasion aujourd'hui : des tas de branches bien sèches jonchent le sol. Nous imaginons les vents suffisamment puissants pour arracher les branches et déraciner les nombreux arbres que nous voyons à terre. 

Bivouac sur les terres de l'Estancia Haberton
Pour les copains pêcheurs qui nous suivent : les truites de Terre de Feu sont succulentes !

Mercredi 19 octobre

Matinée bricolage et nettoyage dans notre magnifique bivouac avec vue sur le canal et les montagnes de la Terre de Feu. Lalie et Céleste exécutent leur séance de mathématique très très rapidement... (le fait de travailler sur une table stable contrairement aux journées de route ou la volonté de rejoindre Thomas et Samuel ?). Les Courtiseurs décident d'aller au bout de la RP30 (le bout du bout de la route...après, y'a plus rien!) tandis que Julien et moi partons marcher le long du canal et laissons les filles à leurs Sciences Physiques. 

Le long du canal de Beagle
En milieu d'après midi, nous nous décidons à effectuer ce dernier tronçon et prenons la route. Nous parcourons les 35 km en admirant d'un coté les falaises abruptes et l'Atlantique et de l'autre, les forêts en partie décimées. Ça y est, nous sommes au bout du bout !





Nous rebroussons chemin et retrouvons nos compagnons de voyage en soirée pour un dernier bivouac ensemble...



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire